BAMISSO Bawa est né vers 1845 et décédé en 1922 d’une mort naturelle parce que
fatigué par le poids de l’âge.
Venu de l’Est, il serait originaire du Mali. Doté d’une grande puissance protectrice, il
a très tôt eu une place de choix dans la localité de Badjoudè. Par ces temps de razzias
dominés par les envahisseurs, les populations doivent leur sécurité et leur quiétude grâce
aux actions de Bawa BAMISSO.
Après son installation dans le village de Badjoudè, le guerrier va penser à se doter d’un
groupe d’appui. Il entreprend la constitution de son armée. La troupe est composée de
jeunes parmi lesquels des jeunes de Boulando et ceux de Kolantè.
L’on rapporte que Bawa BAMISSO ne dormait presque pas. En réalité, les envahisseurs
attaquaient souvent tardivement. Pour faire face à ceux-ci, le guerrier faisait recours à son
don de vision qui lui permettait de pressentir l’arrivée de l’ennemi.
De Boulando, une sentinelle pouvait voir l’ennemi de sa position grâce à la hauteur et
alerter la population par le biais d’un onlay de corne de buffle. Il sera relayé par la
sentinelle de Kolantè avec son tambour. Dès lors, l’armée toute entière est alertée pour
aller en combat avec Bawa BAMISSO en tête. Il était toujours au front et ne perdait
jamais.
Il vint une époque où un nouveau roi fut installé. Ce dernier alla dans les montagnes de
Bouffalé pour livrer une bataille. Il sera capturé, tué et décapité. Sa tête fut déplacée
loin du corps, car il pouvait revenir en vie si celle-ci était laissée ensemble avec le Corps.
Informé, Bawa BAMISSO décida de laver l’affront. Il prit son cheval et galopa vers les
montagnes.
Le chef du village de Bouffalé le reçu. Il lui demanda de revenir un autre jour avec pour
motif que les têtes d’hommes décapitées étaient trop nombreuses et qu’il fallait assez
de temps pour identifier celle du roi de Badjoudè. Le jour J, Bawa BAMISSO repris le
chemin comme convenu sans se soucier le moindre signe de panique malgré les tentatives
d’intimidation. Les chefs de la tribu des Bouffalés n’eurent d’autre choix que de rendre
le corps du roi que Bawa BAMISSO a ramené au village pour faire le deuil digne de son
rang.
La puissance et la force de Bawa BAMISSO lui donnaient un pouvoir de contrôle et de
protection des villages environnants.Il protégeait la population voisine de Komdè d’où il
a ramené le grand tamtam sacré d’une hauteur de près d’un mettre trente qu’on appelle
Kamouhou. C’est ce tamtam qui est joué lors de la cérémonie identitaire de passage de
grade des fils de Badjoudè.
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